Passerelles « Homme Animal » Passerelles « Homme Animal »
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Sans (re) parler des ravages de la peste bubonique au Moyen Âge, l’émergence ou la ré-émergence de zoonoses, maladies pouvant se transmettre de l’Homme à l’animal ou l’inverse, pose la question des rapports entre la médecine humaine et la médecine vétérinaire. Rapports qu’un corporatisme latent a vite tendance à limiter à une forme de condescendance, dans notre bel Hexagone. Pourtant, dans la gestion d’individus malades au sein de populations, qu’il s’agisse d’humains ou d’animaux, certains pays n’hésitent pas à associer les compétences. C’est, par exemple, le cas en Allemagne, en Chine et au Canada. À l’heure où l’on se plaint de manquer de médecins ici et de vétérinaires là, les vétérinaires québécois seront notamment habilités à administrer les vaccins contre la Covid-19 aux personnes concernées. Faut-il s’en offusquer ?
Comme le montrent les chaînes de décisions et d’interventions rapides, dans le cas en ce moment de la peste porcine ou de l’influenza aviaire (lire À la Une page 20), le monde vétérinaire et de l’élevage a appris à cultiver une réactivité face aux migrations accrues des maladies à forte incidence collective. Confrontés fréquemment à de nouvelles épizooties, et aux probabilités de franchissement des barrières d’espèce, les vétérinaires disposent d’expériences pragmatiques concernant les stratégies vaccinales. C’est notamment le cas avec les coronavirus, pour lesquels ils ont pu en mesurer le degré d’efficacité ou les limites chez les animaux de compagnie ou d’élevage. En particulier face à l’apparition de nouvelles souches de virus. En effet, le passage d’un hôte à un autre, tel que cela vient de se produire entre l’Homme et le vison, pose régulièrement la question de la mutation du virus, de l’adaptation des vaccins et de la durée de la réponse immunitaire.
Face à la mondialisation des échanges et, somme toute, au caractère encore aléatoire des contrôles sanitaires, la mise en place de systèmes d’alerte et d’information réactifs revêt d’autant plus d’importance. Dans ce maillage sanitaire « Homme Animal », et dans la capacité à traiter l’ensemble d’une population, de meilleures collaborations entre médecines humaine et vétérinaire pourraient s’avérer positives à bien des égards. À ce titre, la proposition récente, émise par des parlementaires, d’ouvrir à des vétérinaires le conseil scientifique créé pour orienter le gouvernement dans le cadre de la gestion de l’épidémie de la Covid-19 mérite d’être examinée avec attention et ouverture.
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